Ô temps, témoin accompli.
Peux-tu prendre la place
De l’homme et nous juger ?
Peux-tu prendre ton livre secret
Et lire toutes les pages de vérité ?
Je connais ô temps l’absolu
Inébranlable de ta sincérité,
Je connais la sainteté de ta mémoire.
Ô toi qui entends les confidences
De l’insondable dans nos pas
Peux-tu improviser la justice ?
Je sais quand il y a
De la poussière sur mon cœur.
Je sais quand c’est sale,
Je sais où trouver le balai,
Je sais quand c’est nettoyé.
Mais le monde lui voit du sable
Sur moi dans un présent infini.
Ô temps peux-tu suspendre
Ta patience et établir ton jugement?
Peux-tu faire exception pour moi,
Peux-tu atterrir et suspendre
Cette ruse jubilatoire?
La calomnie doit prendre sa retraite.
Les blâmes, ma vie en a la mer.
Je sais que seul le monde
Ignore la présence d’une fourmi.
Je sais que tu vois plus infime que ça,
Je sais que l’inaperçu n’est
Pas dans tes cordes
Je sais qu’avant d’entendre
La bouche, tu entends l’esprit.
Ô temps, si seulement je pouvais
Abréger ton calme et t’entendre
Parler, te voir remettre chaque
brique à sa place, si seulement...